Molière au musée Fabre

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L’œuvre en vedette, n° 1, septembre 2022

Pour célébrer le quatre centième anniversaire de la naissance de Molière, le musée Fabre rend hommage au fameux dramaturge par la présentation de deux œuvres des collections : L’Homme aux rubans noirs de Sébastien Bourdon et le Buste de Molière de Jean Antoine Houdon.

C’est en janvier 1655 que Molière et sa troupe jouèrent pour le divertissement du prince de Conti et des députés des Etats du Languedoc dans l’ancien hôtel Girard, qui s’élevait à la place de l’actuel musée Fabre. La troupe créa notamment Le Ballet des Incompatibles, son premier spectacle publié. L’hôtel sera entièrement réaménagé de 1825 à 1828 pour accueillir les galeries du musée Fabre.

Le Buste de Molière fut offert en 1779 par son auteur, le sculpteur Jean Antoine Houdon, à la Société des Beaux-Arts de Montpellier. Cette sculpture est la toute première œuvre de la petite collection constituée par les amateurs réunis au sein de cette Société, à l’origine de l’actuel musée Fabre. Le modèle, inventé en 1778 par Houdon à la demande de la Comédie-Française, témoigne du culte des grands hommes au Siècle des Lumières. C’est sans doute en souvenir du passage de Molière à Montpellier que Houdon choisit d’offrir cette œuvre à la jeune société artistique.

 

Jean Antoine Houdon (Versailles, 1741 - Paris, 1828), Buste de Molière, 1778, Plâtre, 81 x 65 x 36 cm, Montpellier, musée Fabre, Ancien fonds de la Ville, avant 1806, Inv. 806.31

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L’Homme aux rubans noirs, peint par Sébastien Bourdon durant son séjour montpelliérain de 1657 à 1658, est un des portraits les plus fameux de la peinture du Grand Siècle. En rapprochant cette effigie des séjours de Molière en Languedoc de 1647 à 1656, l’historien Auguste Baluffe affirma en 1882 qu’il s’agissait d’un portrait de l’écrivain. Une étude chronologique plus attentive révèle cependant que lorsque Bourdon arriva à Montpellier en 1657, la troupe de Molière avait quitté le Languedoc et se produisait alors dans la vallée du Rhône, entre Avignon et Lyon. Si cette hypothèse demeurera une pure légende, il demeure cependant l’évidence d’une commune et prodigieuse faculté d’analyse psychologique, partagée par le peintre et l’écrivain, et qui s’exprime à son sommet dans les comédies de Molière comme dans le portrait de L’Homme aux rubans noirs de Bourdon.

 

Sébastien Bourdon (Montpellier, 1616 - Paris, 1671), L’Homme aux rubans noirs, 1657 ou 1658, Huile sur toile, 108,5 x 89,5 cm, Montpellier, musée Fabre, Achat de la Ville, 1836, Inv. 836.2.1

 

 

Pour en savoir plus sur la présence de Molière à Montpellier et sa représentation dans les collections du musée Fabre, téléchargez le documents pdf ci-dessous :