MODERNITÉ ET ART CONTEMPORAIN

Le parcours moderne et contemporain présente un panorama de l’art français du XIXe siècle, suivi de la présentation de plusieurs figures majeures de l’art du XXe siècle. Grâce au don exceptionnel du collectionneur montpelliérain Alfred Bruyas (1821-1877), le musée conserve l’un des témoignages les plus complets de l’art de son époque : le romantisme, le naturalisme, l’école de Barbizon et le réalisme. L’ensemble est complété par les œuvres de deux artistes montpelliérains de premier plan : Alexandre Cabanel (1823-1889) et Frédéric Bazille (1841-1870). Le parcours moderne peut se lire comme une histoire de la lumière en peinture, jalonnée par les recherches impressionnistes, la liberté chromatique des avant-gardes fauves et expressionnistes, et le « noir-lumière » inventé par Pierre Soulages en 1979.

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Modernité

SALLES 37-42

L’émergence de la modernité artistique se caractérise par un désir croissant d’indépendance de la part des artistes en matière de commande et d’exposition. En 1855, Gustave Courbet (1819-1877) inaugure son « pavillon du réalisme ». En 1874, les artistes que l’on appellera ensuite « impressionnistes » s’émancipent du Salon. La hiérarchie des genres établie est alors bouleversée. Courbet accorde une importance nouvelle à des sujets considérés comme mineurs. La peinture de plein air, jusqu’alors considérée comme un simple exercice, est au cœur des recherches impressionnistes. Le peintre montpelliérain Frédéric Bazille (1841-1870) participe à la genèse de ce mouvement. Au début du XXe siècle, la couleur est utilisée par les peintres « d’avant-garde » indépendamment de tout rapport mimétique avec la réalité, le tableau devient un objet autonome.

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Figuration-Abstraction

SALLES 43-45

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’abstraction devient le courant dominant en peinture. Se pose alors la question des sujets de l’abstraction : l’œuvre est-elle l’expression d’un monde intérieur ou bien une traduction synthétique de la réalité ? En contrepoint, le musée Fabre présente les visions énigmatiques de deux artistes étroitement liés à la région. Après avoir côtoyé l’avant-garde parisienne, Jean Hugo (1894-1984) se retire au Mas de Fourques à Lunel, où il peint des scènes teintées de mysticisme. Formée à l’École des beaux-arts de Montpellier puis dans l’atelier d’Antoine Bourdelle (1861-1929), Germaine Richier (1902-1959) crée des figures hybrides entre l’humain et la bête.

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Collection Soulages

salles 46-47

Pierre Soulages naît à Rodez en 1919, il s’installe à Montpellier en 1941, et prépare le professorat à l’École des beaux-arts en même temps qu’il découvre le musée Fabre. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il s’impose comme l’un des principaux représentants de l’art français à l’international. « La peinture, explique-t-il, est une organisation, un ensemble de relations entre des formes (lignes, surfaces colorées) où viennent se faire ou se défaire les sens qu’on lui prête ». L’ensemble exceptionnel donné et déposé en 2005 par Colette et Pierre Soulages, rend compte de sa quête de la lumière en peinture.

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Collection Fournier

Salle 48

La personnalité de Jean Fournier (1922- 2006) figure en bonne place dans la liste des donateurs illustres qui ont fait la collection du musée Fabre, complétée par sa galerie et ses proches. En 1954, cet amateur d’art inaugure une librairie au 24, avenue Kléber à Paris qui sera bientôt augmentée par une galerie. S’il y expose d’abord des artistes qui évoluent dans le sillage du surréalisme, elle se distingue rapidement par la présentation simultanée d’artistes français et américains, ces derniers étant alors peu montrés en France. Le goût de Fournier se structure au fil des décennies autour de la figure de Simon Hantaï (1922-2008) et de l’héritage laissé par Henri Matisse aux jeunes générations. Il définit une troisième voie au sein de l’abstraction sur la ligne de crête qui sépare le lyrisme expressif de la stricte géométrie.

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Art contemporain

Salles 49-52

La collection du musée Fabre ne cesse de s’enrichir. Les acquisitions complètent le panorama historique des collections anciennes et suivent également la création actuelle grâce aux liens entretenus avec les artistes et les collectionneurs. La dernière étape du parcours permet notamment de découvrir la diversité des pratiques contemporaines dans la peinture : abstraction géométrique, réduction de la composition à une forme ou à un champ coloré, déconstruction du tableau, ou encore réinvention de la peinture au-delà du tableau. Parallèlement à ces démarches abstraites radicales, les grands thèmes de la figure et du paysage continuent à être réinterprétés. Au sein du riche fonds conservé par le musée, et dont l’accrochage est régulièrement repensé, le groupe Supports/Surfaces occupe une place importante.